Ce samedi 25 novembre marque la 24e journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Mise en place depuis le 25 novembre 1999 par l’ONU, cette date rend hommage aux sœurs Mirabal, femmes engagées contre la dictature en République dominicaine, emprisonnées puis torturées à la suite de leurs actes militants. Elles furent assassinées le 25 novembre 1960.
Un récent rapport de l’ONU lance un appel à l’action à mi-parcours des Objectifs du Développement Durables (ODD) à l’horizon 2030. Les progrès concernant l’objectif n°5 sur “l’égalité des sexes” sont clairement très éloignés des objectifs visés jusqu’ici. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2022, les forces de l’ordre ont enregistré 244 000 victimes de violences conjugales, soit une hausse de 15% par rapport à 2021. Bien que la France ait su s’emparer de la libération de l’écoute, selon Ernestine Ronai, responsable de l’Observatoire des violences faites aux femmes en Seine-Saint-Denis, “Même si les femmes révèlent davantage les violences qu’avant, il y a encore beaucoup de progrès à faire pour les protéger”.
Depuis 2017, la lutte contre ces violences est une des priorités gouvernementale pour mieux prendre en charge les conditions sanitaires, physiques et psychologiques des victimes. Le Grenelle des violences conjugales a permis un débat public et le vote de 5 textes de loi. Parmi ces mesures :
→ la levée du secret professionnel pour une victime en situation d’emprise (vademecum)
→ la mise en place d’un outil de mesure pour les professionnels qui permet au praticien le signalement au Procureur.
Lors de la présentation publique du dernier rapport de la CIIVISE du lundi 20 novembre 2023, le Juge Édouard Durand a expressément demandé la mise en place du questionnement systématique obligatoire pour chaque professionnel de santé.
→ On dénombre 1 féminicide tous les 3 jours en France.
→ 114 féminicides par compagnons ou ex en France au 11 novembre 2023.
→ 100 000 femmes se disent victimes de viols ou de tentatives, pour seulement 1000 condamnations.
Alors oui, si la parole des victimes s’est libérée, la MIPROF rapporte des chiffres alarmants. Sur 105 080 affaires enregistrées par les services de police et de gendarmerie, 59 150 plaintes ont été classées sans suite. La cause ? Ces classements résultent d’un manque d’investigation, notamment d’enquête d’environnement visant à interagir auprès des proches de l’agresseur.
Comment la justice traite ces dossiers ?
Comme évoqué, les affaires qui arrivent jusqu’en juridiction sont une minorité. Très peu de femmes ne savent pas où en sont leurs dossiers. Maître Violaine De Filippis Abate, avocate engagée pour les droits des femmes et autrice de « Classées sans suite, les femmes victimes de violences face à la justice”, préconise de faire passer une loi qui interdise les classements sans suite s’il n’y a pas un minimum d’investigation. “Si la parole des femmes s’est indiscutablement libérée ces dernières années, les oreilles de la justice sont quant à elles encore sourdes à leurs plaintes.” La démarche du dépôt de plainte pour les victimes peut être très dure à franchir car il y a toujours cette crainte de ne pas être crue. Il faut apporter la preuve de ces violences et c’est très dur car cela relève du parcours psychologique et judiciaire, souvent ressenti comme une double peine. Selon Ernestine Ronai, figure emblématique française de la lutte contre les violences faites aux femmes, suggère qu’il faut “séparer la sanction de la protection. C’est normal que pour sanctionner quelqu’un, notamment l’agresseur conjugal, il y ait des éléments de preuve, une enquête, et ça prend un certain temps. Mais de l’autre côté, ce qui est important, c’est que si la dame révèle des violences, qu’on la croie tout de suite et qu’on la protège tout de suite. Et pour cela, il existe des moyens, notamment l’ordonnance de protection, où la victime doit simplement montrer des éléments de preuve vraisemblables des violences qu’elle subit.” En 2022, plus de 6000 ordonnances de protections ont été délivrées.
Quels sont les combats du SFCD ?
→ Le SFCD, entendu, compris, soutenu, identifié et remercié par Mme Charlotte Caubel, Secrétaire d’État chargée de l’Enfance et de son Conseiller M. Olivier Achtouk pour son action politique “la prise en charge financière des séquelles bucco-dentaires lors des violences intrafamiliales”. À l’occasion de l’événement du 8 mars 2022, “les femmes de santé pitchent leur projet”, Nathalie Delphin, Présidente du SFCD, élue Femme de Santé en 2022, vous présente en 3 min cette action.
→ Après 10 ans de collaboration active avec la MIPROF, le SFCD reste mobilisé pour éradiquer toutes les formes de violences faites aux femmes.
Nous vous proposons de remonter le temps 10 ans en arrière à l’aide de la chronologie des actions contre les violences faites aux femmes menées par le SFCD/FFCD depuis 2012 .
→ Découvrir notre dossier « violences faites aux femmes« , de 2012 à aujourd’hui.
Formons pour agir et réagir : notre organisme de formation, FFCD, forme l’équipe dentaire
→ “accueil et prise en charge au cabinet dentaire des femmes victimes de violences”
→ “repérage et conduite à tenir face aux violences et suspicions de violences faites aux enfants au cabinet dentaire”
→ “être chirurgien-dentiste référent violences”
→ Plus d’information sur les formations ICI
Fiches pratiques prêtes à l’emploi pour l’équipe dentaire
→ L’URPS NA chirurgien-dentiste a élaboré deux fiches pratiques à partir des recommandations de la Haute Autorité de Santé. Télécharger les deux fiches :
➡ 𝗙𝗶𝗰𝗵𝗲 𝗻°𝟭 – 𝗟𝗲 𝗿𝗼𝗹𝗲 𝗱𝘂 𝗰𝗵𝗶𝗿𝘂𝗿𝗴𝗶𝗲𝗻-𝗱𝗲𝗻𝘁𝗶𝘀𝘁𝗲
➡ 𝗙𝗶𝗰𝗵𝗲 𝗻°𝟮 – 𝗟𝗲𝘀 𝘀𝗽𝗲𝗰𝗶𝗳𝗶𝗰𝗶𝘁𝗲𝘀 𝗯𝘂𝗰𝗰𝗼-𝗱𝗲𝗻𝘁𝗮𝗶𝗿𝗲𝘀
→ Le Ministère de la Santé a réalisé un guide d’aide au signalement des professionnels de santé sur les violences conjugales
➡ Je télécharge le guide “Violences au sein du couple : document d’aide au signalement pour les praticiens”
Pour que les violences ne soient plus une fatalité, nos armes sont le savoir, l’expertise et les outils.
Sources :
→ Statistiques du Ministère de la Justice
→ France Info : Violences conjugales : il y a « davantage de victimes qui sont entendues« , 16 novembre 2023
→ Enquête Genese 2021 “Panorama des violences en 2021 en France métropolitaine” SSMSI, novembre 2022
→ 10e rencontres interprofessionnelles de la MIPROF, 21 novembre 2023 – statistiques du Ministère de la Justice
→ Assistance publique-Hôpitaux de Paris
→ Livre “Classées sans suite, les femmes victimes de violences face à la justice”, Violaine de Filippis Abate, septembre 2023
→ France 24 “lutte contre les violences faites aux femmes” 18 novembre 2023
→ L’ordonnance de protection est délivrée par le juge aux affaires familiales dans un délai maximal de 6 jours (auparavant 30 jours) à compter de la fixation de la date de l’audience.
→ https://fr.calameo.com/read/007132330f63a712a0297 / https://sfcd.fr/actualites/10-ans-de-lutte/