Les députés ont voté hier après-midi en première lecture une proposition de loi comprenant notamment des mesures visant à satisfaire les professionnels de santé. […]
L’article 6, l’un des articles les plus controversés, va désormais obliger les chirurgiens dentistes à fournir à leurs patients, dans un devis revu et corrigé, « le ou les lieux de fabrication » des couronnes, inlays et autres bridges ainsi que leur prix de vente, séparément de toutes les prestations associées. Mais pas le prix auquel ils ont acheté l’appareillage auprès de leur prothésiste. Le patient n’aura donc toujours pas le moyen de connaître la marge réalisée par le praticien sur le produit. Si elles se réjouissent de la mention obligatoire des lieux de fabrication pour assurer la traçabilité des prothèses, les associations de patients critiquent le texte actuel, favorable « au lobby des dentistes », selon Cédric Musso, de l’UFC-Que Choisir. « Tout le monde est perdant, le patient ne pourra pas faire jouer la concurrence et les dentistes pâtiront du climat de suspicion qui perdurera. »
Les dentistes ont bénéficié du soutien du ministre de la Santé, soucieux de ne pas stigmatiser la profession. « J’assume complètement mon choix », a déclaré Xavier Bertrand dans l’hémicycle, estimant qu’une telle obligation serait injuste et devrait alors s’appliquer « à l’ensemble des professionnels de santé et même à l’ensemble des professions ».
Les mentions devant figurer dans ce nouveau devis seront discutées, selon la CNSD, avec L’UNCAM et l’UNOCAM lors de la prochaine négociation conventionnelle qui doit se dérouler à l’automne prochain.