Le numérique entre en force dans nos pratiques avec le remboursement des téléconsultations pour les médecins.
Ce bouleversement appelle toute notre vigilance de soignants : il doit s’inscrire dans le cadre déontologique des soins, et avoir pour finalité l’amélioration de la santé des personnes. […]
Si la finalité est la diminution des dépenses, des dérives rapides vont dégrader la situation : c’est notamment la déshumanisation des soins médicaux.
Un malade en EPHAD qui ne peut se déplacer pour une consultation en dermatologie : la téléconsultation parait bien dans une intention de santé. Une conséquence est l’économie du déplacement en ambulance.
Un bracelet connecté pour remplacer la visite quotidienne de l’infirmière au domicile de la personne âgée nous interroge.
Une tablette donnée à un malade opéré pour remplacer la contre-visite du médecin : là on peut se questionner fortement. D’ailleurs les patients qui en ont fait l’expérience regrettent l’absence de contact humain, la main du médecin qui se pose sur le bras du malade pour rassurer, ou la petite blague qui détend.
C’est au cours du colloque singulier lors de la consultation véritable que naît la confiance et qu’opère la guérison, à travers l’auscultation, la palpation, le dialogue, l‘écoute et les conseils personnalisés issus de ce diagnostic authentique.
Peut-on attendre d’un ersatz de consultation à distance, sans contact, sans relation vraie les mêmes effets ?
Cette vigilance s’impose aussi à nos responsables politiques, à commencer par notre ministre de la santé.
Le SFCD réclame que tous les acteurs intervenant dans les soins médicaux soient soumis à la même règle : le secteur de la santé est un secteur économique non marchand et il doit le rester, parce que le malade est rendu vulnérable par sa maladie.