Encore un tour de passe-passe…. Les associations de patients ont réagi aux dispositions du règlement arbitral (voir ICI). Elles le perçoivent, comme une amélioration de l’accès aux soins. Or concernant leur grande bataille du reste à charge, le règlement arbitral ne change pas grand chose.
Car finalement, la sécu ne remboursera pas beaucoup mieux les prothèses qui sont plafonnées (la couronne passe de 107.50 à 120€) ! […]
Les améliorations des tarifs des actes les plus courants se veulent un rééquilibrage de la rémunération et du financement des soins dentaires et chirurgicaux.
Pour certains cabinets ce sera le cas, mais pas pour tous. Et sur le fond, est-ce bien là le problème ?
Le problème n’est-il pas dans le tapis rouge déroulé aux réseaux de soins ? Car qui d’autres qu’eux vont être appelés à la rescousse pour vraiment diminuer le reste à charge pour les patients, voire l’annuler ?
Pour le SFCD, le règlement arbitral n’est que la phase préliminaire à la généralisation des réseaux de soins.
Quid alors de la liberté thérapeutique et de prescription ? Quid alors de la liberté de choix du praticien par le patient ?
Au bout, c’est la perte d’indépendance de l’Art dentaire : les chirurgiens-dentistes seront conventionnés par la sécu et par les AMC, via les réseaux de soins.
Or les réseaux de soins s’appuient sur des plateformes commerciales, dont l’objectif est d’être rentables, pas de soigner les gens !
Quand la logique commerciale remplace la logique déontologique dans les soins médicaux, ce sont, au final, les malades qui y perdent tout : le respect de leur vulnérabilité, de leur intégrité et de leur humanité et la possibilité pour tous de se faire soigner.
Car il sera bien difficile de retourner en arrière, quand la carte bancaire remplacera la carte vitale.
La victoire de la bataille du reste à charge, résolue par un plafonnement autoritaire puis par la généralisation des réseaux de soins, ne règlera pas la question fondamentale : comment être moins malade ?