Dans quelle galère les négociations actuelles sont en train d’entraîner tout le monde, soignants comme soignés ? […]
Vision A : « On est les meilleurs, on a les moyens de l’excellence, on a les moyens de vous la proposer. Ayez les moyens de vous la payer ! »
Vision B : « Je suis un praticien libre qui fixe librement mes tarifs, qui choisit librement les patients qui me choisissent librement, qui peuvent me payer librement parce qu’ils n’auront plus à payer les soins des autres ».
Visions C : « On nous a donné une cour : on se débrouillera toujours pour jouer dedans, à condition de ne pas scier la branche sur laquelle on est assis ».
Sortons de ce cauchemar !
Ce sont des visions qui vont piéger la Profession, car la question est ailleurs : comment faire pour que les gens soient moins malades et comment soigner les patients qui ont un besoin médical ?
En se repositionnant ainsi, nous échappons à ce glissement vers la transformation du secteur de la santé dentaire en secteur économique marchand.
Pourquoi ce glissement serait-il si grave ?
Parce qu’un patient ne consomme pas ses soins (il en a besoin) et que le lien de confiance fait partie du succès du soin.
Le panier, c’est pour faire le marché, pour acheter des biens de consommation.
Le soin médical n’est pas une vente commerciale !
Il est urgent que tous les acteurs (pouvoirs publics, assurance maladie obligatoire et complémentaire, CD, industrie de la santé, prothésistes, distributeurs, patients) se repositionnent sur l’objectif universel et commun : la santé avant les soins, et le soin répondant au besoin médical du patient.
Chaque acteur a une partie de la solution, à la place qui est la sienne.
Que sont-ils prêts à apporter chacun dans la corbeille de l’alliance thérapeutique, centrée autour de la santé de tous, de la prévention aux soins bucco-dentaires?
Voilà une négociation qui serait passionnante et valorisante pour toutes les parties !